Avec plus de 400 photographies inédites des années 1950 à nos jours, sur une multitude de supports, la MEP nous emmène du côté de Tokyo d’après-guerre, dévastant après les ravages de la guerre et détruit par les explosions atomiques, sous les yeux de deux géants de la photo japonaise : Shomei Tomatsu et Daido Moriyama.
Comme un éveil pour la génération à venir, l'exposition s'ouvre entièrement à une page de l'histoire du Japon, une page d'histoire pleine de douleur, de perte et encore une fois, les crimes de guerre font frémir d'horreur.
Tomatsu - Grand maître du noir et blanc
Les premières images de Tomatsu réalisées dans les rues de Tokyo témoignent de son empathie pour le peuple japonais dans ces années d'après guerre: cinémas underground, théâtres expérimentaux, clubs de striptease, mais aussi chômeurs, parieurs, petits métiers,... Toute une population qui essaie de survivre malgré les difficultés.
L'exposition présente également une large sélection de photographies de l'un de ses livres majeurs, Oh ! Shinjuku, publié en 1969, qui raconte la chronique de ce quartier de Tokyo gardant une place essentielle dans la mythologie de la contre-culture japonaise. Grand maître du noir et blanc, Tomatsu a fait des cadrages désaxés et des gros plans les éléments de son vocabulaire artistique.
© MAI-LINH PHUNG
Tokyo sous l'angle de Moriyama
L'exposition propose ensuite une visite immersive du quartier Shinjuku de Tokyo – un quartier vivant et prospère mais chaotique qui n'a jamais cessé de fasciner Moriyama, et qu'il a toujours photographié d'instinct. Que l'objectif de Moriyama se concentre sur les prostituées ou les gangsters de Tokyo, les passagers du métro, le crâne d'une personne ou un chien errant, il donne toujours au spectateur de ses peintures l'impression qu'ils étaient autrefois. Des souvenirs, des lumières et des enfances dans ces scènes, l'ont traversée et ne savent pas si ils l'ont remarqué.
Une exposition à ne surtout pas manquer!